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3e partie

Étudier de nouveaux paramètres de mesure

Sur quels nouveaux paramètres de mesure le Rapport se penche-t-il ? Entre autres, sur une nouvelle génération de tableaux de bord, dont un nouveau tableau de bord du développement humain à l’Anthropocène, ainsi que des paramètres qui ajustent la composante « revenus » de l’IDH pour tenir compte des coûts sociaux du carbone ou de la richesse naturelle. Ensemble, ces paramètres n’ont pas pour objectif de former des jugements normatifs sur les pays. Au contraire, à l’instar de tous les autres paramètres de mesure du développement humain, ils aident les pays à comprendre leurs propres progrès dans le temps, à tirer les leçons des expériences d’autres pays et à relever leurs ambitions de progression du développement humain tout en tenant compte de l’interaction entre les êtres humains et la planète.

L’indice de développement humain ajusté aux pressions exercées sur la planète (IDHP)

Le Rapport présente un ajustement de l’IDH qui prend en compte les pressions exercées sur la planète. L’IDHP conserve la simplicité et la clarté de l’IDH originel tout en tenant compte de certaines des dynamiques complexes au niveau systémique examinées tout au long du Rapport.

L’IDH est multiplié par un coefficient d’ajustement pour obtenir l’IDHP (diagramme ci-après). L’IDHP et l’IDH d’un pays qui n’exerce aucune pression sur la planète seraient égaux, mais l’IDHP baisse par rapport à l’IDH à mesure que les pressions augmentent (voir l’animation). Le coefficient d’ajustement correspond à la moyenne arithmétique des indices mesurant les émissions de dioxyde de carbone par habitant, en rapport avec la réduction des émissions, et l’empreinte matières par habitant, en rapport avec le bouclage des cycles des matières.

Valeur d’Indice de Développement Humain (IDH) ajustée aux pressions exercées sur la planète
IDHP IDH
Faibles pressions exercées sur la planète
Ajustement
Fortes pressions exercées sur la planète

Pour les pays au bas de l’échelle du développement humain, l’ajustement n’a généralement qu’une faible incidence. Pour les pays à développement humain élevé et très élevé, l’incidence a tendance à être plus forte, ce qui suppose une perte en développement humain plus importante due aux pressions exercées sur la planète.

IDH ajusté à la planète basé sur les émissions de carbone (production) et l'empreinte matérielle

Conclusion

Dans La Peste, son grand roman d’après-guerre, Albert Camus a écrit : « chacun la porte en soi, la peste, parce que personne, non, personne au monde n’en est indemne. » Un Albert Camus vivant à notre époque se serait peut-être exprimé en ces mêmes termes au sujet de la Covid-19 ou du changement climatique, même si nous savons parfaitement que si nous sommes tous touchés, nous ne le sommes pas tous au même degré. Cependant, s’il est vrai que l’enjeu pour l’humanité est peut-être malheureusement beaucoup plus considérable aujourd’hui qu’il ne l’était il y a 70 ans, l’espoir est permis : face aux pestes et au développement, nous pouvons ne pas être des victimes résignées. Le destin a été supplanté par le choix qui, quant à lui, est déterminé par le pouvoir. En cette ère géologique nouvelle et décomplexée qu’est l’Anthropocène, cette ère de l’être humain, notre espèce et notre espèce seule a en elle le pouvoir de réimaginer et de reconstruire notre monde, de choisir la justice et la durabilité. Ce Rapport sur le développement humain 2020, au crépuscule d’une année tumultueuse de crises mondiales superposées, nous oriente dans la bonne direction.

Couverture de l'introduction
Couverture Partie 3

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